Les déchets
Notre production de déchets est le reflet de la manière dont nous produisons et consommons. En 40 ans, la quantité de déchets produite par habitant a doublé en France. Les produits à usage unique, les plats cuisinés sur-emballés, l’obsolescence programmée des appareils ménagers, l’incitation à renouveler ses équipements rapidement, sont autant d’exemples qui remplissent nos poubelles sans parler du gaspillage alimentaire de 20 kg par personne et par an en France. Tout le monde s’accorde pour trouver cela inacceptable d’autant plus que personne ne veut des installations de traitement et de stockage de « ses » déchets à proximité de sa maison.
Depuis le début des années 2000, les pouvoirs publics mettent l’accent sur la nécessaire prévention de la production des déchets, la quantité et qualité ainsi que sur leur valorisation matière. Cela se poursuit avec l’émergence de l’économie circulaire qui fait le lien entre gaspillage et production de déchets. Ainsi, la notion de déchet est en train d’évoluer avec de nouvelles pratiques pour en faire de véritables ressources.
Réduction des déchets
La réduction des déchets est apparue dès 1992 dans la règlementation française. Cela s’est traduit surtout à l’époque par des efforts sur le poids des emballages notamment mais beaucoup moins sur la quantité produite. Après une période où les collectivités territoriales ont pu volontairement expérimenter avec l’ADEME des programmes locaux de prévention des déchets, le programme national de prévention des déchets (PNPD) 2014-2020 a défini un objectif global de réduction des déchets ménagers et assimilés de 7% par habitant pour 2020 par rapport à 2010 et une stabilisation des déchets d’activité économique et du bâtiment travaux publics. En 2015, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (TLCV) et le Plan National Déchets (2020-2025) ont renforcé les objectifs à atteindre d’ici 2025 avec une réduction de 10% les quantités de Déchets Ménagers et Assimilés. L’atteinte de ces objectifs est favorisée par des mesures réglementaires comme la responsabilité élargie des producteurs (emballages, pneus, mobilier, équipements électriques et électroniques…), l’interdiction des sacs plastiques jetables (janvier 2016) et de la vaisselle jetable en plastique en 2020.
Toutes les collectivités ont désormais l’obligation d’élaborer leur Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés.
Elles peuvent également s’inscrire dans une démarche Territoire Zéro Déchets, Zéro Gaspillage.
« Le déchet le plus facile à traiter est celui que l’on ne produit pas »
Déchets dangereux
Au-delà de la croissance de la quantité de déchets, la diversification des méthodes de production s’est traduite par une augmentation de la dangerosité de certains déchets. Cela complique leur valorisation et leur traitement pour réduire leur impact environnemental demande des équipements et des modes de stockage particuliers, d’un coût financier important. Cela concerne notamment les piles, les appareils ménagers contenant des frigorigènes, les équipements électroniques (ex. les téléphones portables, les écrans plats…), les ampoules à longue durée de vie, les médicaments périmés, les déchets d’activités de soins à risque infectieux (DASRI), certains produits de bricolage, d’entretien ou encore les déchets d’amiante…
Il est interdit de les jeter avec les autres déchets ménagers afin de limiter au maximum leur impact sur l’eau, l’air, les sols, et la qualité des matières valorisées. Des collectes séparées sont mises en place soit dans les enseignes qui les distribuent, (magasins, pharmacies…) soit en déchetteries ou dans des conteneurs mis à disposition dans des lieux publics (boîtes à piles).
Le respect des consignes de tri des déchets dangereux limite le coût de traitement global (les mélanger avec des déchets non dangereux oblige à tout traiter comme des déchets dangereux), l’impact sur l’environnement (jetés dans la nature, ils polluent les sols, les eaux de surface et les nappes phréatiques) et la valeur économique des matières valorisée (compost, matériaux).
Oikéo conçoit et anime des formations à destination des agents de collectivités en charge du nettoiement de la voie publique ou d’accueil en déchetterie ou les employés en entreprise pour les sensibiliser aux bons gestes à préconiser pour les usagers ou les clients et sur les bonnes pratiques pour leur manipulation et leur stockage.
Recyclage
Le recyclage a toujours existé à plus ou moins grande échelle en fonction de la rareté et du coût des matières premières. En revanche, c’est la prolifération des emballages qui a incité les pouvoirs publics français en 1992 à obliger les producteurs à contribuer à leur recyclage. Une écotaxe est prélevée sur chaque emballage vendu afin de financer leur collecte séparée, la création de centres de tri et le développement de filières de recyclage. Aujourd’hui, plus de 8 personnes sur 10 trient leurs emballages toujours ou souvent. Cela ne représente que 12% des ordures ménagères. Un quart de nos déchets atterrit encore dans la mauvaise poubelle en particulier les déchets plastiques. Avec l’extension des consignes de tri sur le plastique, le taux de recyclage devrait s’améliorer.
La Responsabilité Elargie des Producteurs s’étend aujourd’hui à de nombreuses catégories de déchets : les pneus, les piles, les ampoules, les Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques, le mobilier, les publicités non adressées, les textiles et chaussures…
Une confusion est souvent faite entre le recyclage qui consiste à récupérer les matériaux (verre, papier, carton, plastique, acier ou aluminium) pour refaire des matériaux recyclés et la valorisation de déchets comme les déchets organiques ou biodéchets qui sont transformés en compost.
D’autres objets abandonnés par leur détenteur peuvent faire l’objet d’un réemploi après réparation ou remise en état, utilisés comme pièces détachées ou être réutilisés de façon détournée. Ils sont en général donnés à des ressourceries, recycleries directement ou déposés en déchetterie dans des caissons spéciaux.
Oikéo intervient régulièrement dans la rédaction de guides et journaux du tri auprès de collectivités et la formation des ambassadeurs du tri et de la prévention.