L'eau
Les cours d’eau ignorent les frontières administratives. C’est pourquoi pour la gestion de l’eau, la France a créé 6 agences de l’eau correspondant aux grands bassins versants chargées d’appliquer le principe Pollueur-Payeur.
Contrairement aux autres modes de gestion concernant la protection de l’environnement, la gestion de l’eau est financée par la facture d’eau qui prend à la fois en compte les coûts de production, de distribution de l’eau potable et également les coûts de traitement des eaux usées. Les collectivités sont généralement regroupées en syndicats qui interviennent en régie ou font appel à un prestataire privé dans le cadre d’une délégation de service public.
Une directive Cadre européenne sur l’eau en 2000 a défini des objectifs de qualité des eaux chimiques, physico-chimiques mais aussi biologiques pour atteindre un bon état des masses d’eau. Cela s’est traduit sur les territoires par l’élaboration de Schémas Directeurs d’Aménagement et Gestion des Eaux (SDAGE) déclinés localement en SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux). Le suivi du SAGE est assuré par une Commission Locale de l’Eau réunissant les services de l’Etat dont l’agence de l’Eau, les collectivités territoriales du bassin versant du cours d’eau concerné par le SAGE et des représentants des usagers de l’eau (entreprises, agriculteurs, associations).
L’application en droit français a donné lieu à des débats organisés par l’Agence Artois-Picardie pour lesquels Oikéo a rédigé les comptes rendus.
Depuis le 1er janvier 2018, la Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations (GEMAPI) est devenue une compétence obligatoire des Etablissement Publics de Coopération Intercommunale (EPCI). La GEMAPI et la loi MAPAM (Modernisation de l’Action Publique Territoriale et Affirmation des Métropoles) prévoit le transfert de quatre compétences de l’État vers les communes :
- Aménagement d’un bassin ou d’une fraction de bassin hydrologique
- Entretien et aménagement de cours d’eau, canaux, lacs et plans d’eau
- Défense contre les inondations et contre la mer
- Protection et restauration des sites, des écosystèmes aquatiques, des zones humides, des formations boisées
Milieu naturel
D’après la Commission mondiale de l’eau, la moitié des grands fleuves de la planète est gravement polluée. Cela affecte les écosystèmes alentours en particulier les mers et océans pollués par des produits chimiques mais aussi par des déchets solides De nombreuses espèces animales et végétales se retrouvent alors en danger : les hydrocarbures et autres déchets huileux (comme la crème solaire) créent sur la surface un film hydrophobe qui empêchent l’oxygénation de l’eau menaçant par exemple les récifs coralliens. Les déchets flottants comme des sacs plastiques sont avalés par les tortues ou les dauphins qui les confondent avec des méduses ou des poissons.
Moins spectaculaires mais tout aussi importantes, les zones humides ont vu leur surface se réduire des 2/3 au cours du XXème siècle en France. Elles ont pourtant un rôle essentiel à jouer en termes de biodiversité, d’épuration des eaux et de limitation des inondations et des sècheresses.
Oikéo a collaboré avec Amalgame pour rédiger une brochure à destination du grand public sur les « Zones Humides et Rivières, sources de biodiversité en Caps et Marais d’Opale » pour le Parc Naturel Régional.
Ressources en eau
La quantité d’eau sur terre est constante et moins de 1% des ressources en eau sont utilisables par l’homme. Ces ressources limitées sont de plus en plus sollicitées avec l’augmentation de la population mondiale et ses besoins vitaux (un être humain peut survivre environ un mois sans manger mais seulement 5 à 7 jours sans boire).
De plus, nous multiplions nos besoins avec l’évolution de nos modes de vie pour l’agriculture (viande de Bœuf : 15 400 litres par Kg de viande produite, arrosage pour la production de Maïs dans le sud de la France…), l’industrie (production d’une voiture : 400 000 l d’eau, fabrication d’un tee shirt : 4 100 l d’eau…) et les usages récréatifs (multiplication des piscines individuelles par exemple, arrosage des pelouses…).
Au-delà de ces besoins croissants, la menace sur les ressources en eau disponibles est liée à la qualité de l’eau restituée au milieu naturel : des hormones contraceptives sont retrouvées dans les rivières, des pesticides s’infiltrent dans les nappes phréatiques, les engrais azotés et phosphorés rejetés à la mer favorisent la prolifération d’algues qui se décomposent ensuite sur les plages provoquant des morts par asphyxie…
Le chemin est encore long pour parvenir à une gestion raisonnable des ressources en eau qui deviennent des sources de conflits entre usagers voire entre pays.
En 2004-2005, Oikéo a rédigé le compte rendu de conférences : L’eau et les Industriels, ça coule de source » et « Quand les toxiques se jettent à l’eau » pour l’Agence de l’Eau Artois Picardie.
Economie de l’eau
En France, une famille de quatre personnes consomme 400 l d’eau par jour et un enfant en moyenne 69 l. Si on ajoute à cela la consommation d’eau utilisée collectivement en journée, à l’école, en entreprise ou dans les hôpitaux, on arrive à un total de 210 l par personne et par jour en moyenne soit plus de 75 000 l par an. C’est énorme, surtout comparé à certains pays pauvres où les habitants doivent marcher des heures pour ramener quelques litres d’eau chez eux.
Face à ces inégalités et à l’urgence de préserver la disponibilité d’eau de bonne qualité, chacun peut d’agir à son niveau : prendre une douche rapide utilise seulement un tiers de l’eau d’un bain, un récupérateur d’eau de pluie peut servir à faire fonctionner la chasse d’eau des toilettes, ne pas laisser couler l’eau pendant le brossage de dents peut économiser plusieurs litres même la réduction de la consommation de viande de bœuf réduit notre impact sur l’eau.